Les études sont presque finies ; il est grand temps que tu songes au métier que tu vas faire.
Y as-tu déjà pensé ? Non sans doute, car personne ne t’a causé encore sérieusement de ta future profession ; tes parents, tes instituteurs, semblent un peu négliger cela et cependant le choix de ton métier est d’une importance capitale dans ta vie.
Peut être un camarade plus âgé ou un voisin, bien intentionné sans doute, te conseillent-ils de faire tel ou tel métier parce que... l’on gagne beaucoup dans le début et que le travail y est facile, et te voilà emballé pour ce qui te semble un petit idéal à réaliser.
Mais sais-tu que ces patrons qui te promettent monts et merveilles ne feront pas de toi un bon ouvrier qui gagnera, après deux trois ans, un salaire appréciable et qui surtout connaîtra un métier sérieux ? Non, tu resteras un manœuvre, toute ta vie, avec le risque de ne trouver que des places de deuxième si pas de troisième ordre et à un salaire insuffisant.
Supposons maintenant que tu sois fermement décidé à apprendre un bon métier, menuisier, mécanicien, que sais je.
Tu as donc fait ton choix. Es-tu certain que ce métier soit vraiment celui qui te convienne le mieux, celui dans lequel tu aies le plus de chance de réussir ? Tu prétends que oui ! Mais qui t’as conseillé ? parce qu’enfin le choix du métier ne se décide pas comme l’on se décide à faire une partie de football ; et puis, sais-tu tout ce qu’il faut pour être un bon mécanicien, un bon employé?
Dans un de nos derniers numéros tu as lu qu’un camarade de 16 ans, ignorant que son état de santé lui défendait le travail aux machines, a été victime d’un accident de travail; une orientation sérieuse dans le choix du métier l’aurait préservé de ce malheur.
Ne te laisse donc pas guider par Pierre ou Jacques ou par ton avis personnel, demande conseil. Si tu es à Bruxelles ou si tu peux y venir, viens consulter au plus tôt notre secrétariat social, 19, rue Plétinckx. On te dira ce que tu dois faire. On t’orientera dans la profession qui te convient le mieux et dans laquelle tu deviendras un ouvrier ou un employé d’élite.
P. Garcet.
SOURCE
La Jeunesse Ouvrière, N° 7, juillet 1924.
Version Google Docs
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Version PDF
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