L’Urgence de notre mouvement

L’Urgence de notre mouvement.


Il semble inutile d’insister auprès des ouvriers pour leur montrer la nécessité d’une forte organisation a-fin de faire respecter leurs droits et relever leur situation en général, cependant il me parait utile de causer de l’urgence qu’il y a pour les apprentis à s’affilier dans lin syndicat qui s’occupe exclusivement, de leurs intérêts.

A la sortie des écoles primaires le fils d’ouvrier s’engage dans le métier. L’école qui pendant six ans s’est occupée de lui, l’abandonne à sa propre initiative.

Dans cette grave question du choix d’un métier, dont dépend sa vie, personne ne le guide, pas même les parents, personne n’est là pour lui faire comprendre que tel ; métier lui convient mieux que tel autre, que telle profession est incompatible à sa constitution physique aussi, l’instance d’un ami ou l’appât d’un gain élevé en débutant, est pour lui la seule voie par laquelle if s’engage.

L’avenir est pour lui un vain mot, les avantages immédiats, voilà sa seule préoccupation.

Le voilà donc occupe a apprendre son métier. —Apprendre, est-ce bien le tenue qui convient ? Que voit-on ordinairement ? Nos jeunes ouvriers font les courses, reçurent l’atelier ou l’usine et font en un mot des besognes qui ne regardent nullement l’apprentissage.

De quoi découle donc cette situation qui aux yeux de certains parait toute naturelle.

Jusqu’ici le patron est libre d’apprendre ou de ne pas apprendre le métier à son apprenti, aucune loi ne l’oblige à faire de ceux qui lui sont confiés de bons ouvriers qui connaissent leurs métiers, rien ne défend au patron d’obliger ses apprentis de faire telle besogne qui ne concerne pas le métier.

De même que cet apprenti a été abandonné dans le choix au métier, il reste abandonné dans le métier même et s’il parvient à apprendre sa profession ce n’est que grâce souvent à la curiosité, à ses aptitudes et connaissances spéciales.

Ces connaissances qui lui donnent la facilité de devenir rapidement un bon ouvrier ne s’acquièrent que par l’étude.

Or, les cours pour apprentis sont délaissés attendu qu’ils sont facultatifs ; le résultat de ce manque de formation professionnelle c’est que les ouvriers d’élites manquent, d’où une perte pour le métier et un danger pour l’avenir du pays.

Voilà donc, chers camarades, deux ou trois exemples entre tant d’autres qui nous montrent dans quelle situation pénible se débat l’apprenti.

Cependant il ne suffit pas de constater le mal il faut chercher les moyens de l’enrayer. Ces moyens qui s’imposent se résument en un groupement puissant et bien organisé de toutes les forces de jeunesse ouvrière.

Il nous faut ce groupement pour qu’au sortir de l’école l’élève ne soit plus abandonné à ses propres forces pour que dans le choix du métier il puisse s’appuyer sur un guide sûr ; par son office d’orientation professionnelle, par sa bourse de travail, par ses cercles d’études, notre « Jeunesse syndicaliste » fera de bons hommes de métier.

Notre mouvement sera une force digne de représenter partout nos jeunes ouvriers. Cette condition de puissance, d’unité est nécessaire si nous voulons exiger dans le plus bref délai de nouvelles conditions d’apprentissage, des salaires meilleurs et une hygiène convenable.

Tout cela dépend de nous ! — Nous sommes les ayant-gardes du mouvement, faisons notre devoir pour avoir une Jeunesse syndicaliste forte et unie !!!

PAUL GARCET

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